Début des travaux au Dôme de La Grave, Toulouse
#ProjetLaGrave
L’immense chantier de restauration de la chapelle de l’hôpital de La Grave, appelée communément le « Dôme de La Grave » par les toulousains, a débuté en cette fin d’année 2019. En 2021 le site si « religieusement vivant » dans le cœur des toulousains va enfin être ouvert au public !
De l’extérieur nous ne voyons que des échafaudages. Ils sont montés sur les façades nord (côté pont Saint-Pierre) et ouest (côté cour Sainte-Monique), et recouvrent le niveau inférieur (le déambulatoire) et l’ensemble supérieur (tambour, dôme et lanternon). A l’intérieur c’est une véritable forêt d’échafaudages qui monte jusqu’au sommet de la coupole et permet ainsi d’accéder aux parties hautes, à travers un système de paliers réguliers à toutes les hauteurs. Les échafaudages constituent un outil important pour l’architecte et les artisans car ils permettent d’accéder de près aux parties hautes de l’édifice, et ainsi de révéler des altérations ou des spécificités de la maçonnerie, du décor ou du parement. Grâce aux échafaudages, on peut décider plus finement des opérations à réaliser.
Il faut dire que la chapelle est un monument ancien dont l’histoire a été mouvementée ! Elle a été imaginée à la fin du 17ème siècle au moment de la création de l’hôpital général à La Grave. Elle devait être l’église des résidents de l’hôpital (pauvres et mendiants, vieillards, orphelins, filles de mauvaise vie…), mais sa construction n’a démarré qu’en 1758, après que le projet de l’architecte Nelli soit approuvé par la municipalité de Toulouse. Malheureusement de nombreux évènements vont stopper la construction : faillite de l’hôpital, Révolution de 1789, inondations, etc. La chapelle en cours de construction restera même abandonnée, la partie centrale en rotonde découverte, près de 40 ans ! En 1835 un nouvel architecte, Louis Delor de Masbou, reprend les travaux de la chapelle avec quelques variantes par rapport au projet initial. C’est notamment lui qui décide de déplacer l’autel : jusque-là au centre du dôme, il est déplacé sur l’arcade ouest. Le projet se finalise et le premier office est célébré le 14 mars 1845.
Malheureusement la petite chapelle de l’hôpital perdra rapidement sa fonction d’origine. Avec la médicalisation du site de La Grave à la fin du 19ème / début du 20ème s., la laïcisation des services hospitaliers, le développement de services cliniques, on ne sait pas dire précisément combien de temps elle fonctionna comme église d’hôpital.
En revanche ce qu’on sait aujourd’hui, c’est qu’elle fait partie de l’identité Toulousaine. Son histoire est intimement liée à celle de l’hôpital de La Grave et du quartier Saint-Cyprien. Son dôme marque de sa silhouette le paysage toulousain des bords de Garonne. Il est le monument préféré des Toulousains et le site le plus photographié.
Le grand projet de réaménagement du site de La Grave est donc ambitieux. Le projet de restauration prendra en compte cette longue histoire et les différentes vies de la chapelle. Le projet imaginé par l’équipe pluridisciplinaire dirigé par l’architecte Pierre-Yves Caillault veut avant tout s’inscrire dans la continuité de l’histoire de la chapelle.
Il a pour objectif premier de restaurer les parties en mauvais état afin d’assurer la pérennité du monument. Les façades extérieures sont concernées par des fissures, des altérations des matériaux de parement. Les toitures connaissent des problèmes d’étanchéité. A l’intérieur, les sols et murs doivent être restaurés, ainsi que les décors (peintures murales notamment).
Un projet muséographique complète la restauration architecturale. Il a pour objectif de permettre l’ouverture au public de la chapelle à travers un parcours d’interprétation. Plus qu’un simple parcours de visite d’un monument historique, il interrogera le site de l’hôpital de La Grave dans son ensemble et la place de la chapelle dans cet ensemble. Vous y découvrirez les grandes étapes de l’histoire de la chapelle, vous y rencontrerez des résidents de l’hôpital au temps de l’Hôpital général (un religieux, une Fille de la Charité, un jeune orphelin, un vieillard, une prostituée et un fou). Nous avons imaginé une muséographie qui redonnera vie à la chapelle dans sa fonction d’origine : l’église de l’hôpital. La scénographie est signée Philippe Maffre (MAW Architectural Workshop).
In fine, c’est le cœur de Toulouse qui bat dans cette petite chapelle, depuis des siècles. Ouvrons enfin ses portes à tous les Toulousain·e·s !